Mission d’information parlementaire

Mission d’information parlementaire

le rôle et l’avenir des commerces de proximité dans l’animation et l’aménagement des territoires

J’ai été nommée aujourd’hui rapporteure sur cette mission d’information parlementaire interne à la commission Développement durable et aménagement du territoire. Explications sur cette nouvelle mission.

Quel est l’objectif d’une mission d’information parlementaire ?

L’objectif est d’éclairer une thématique particulière et de futures politiques publiques à partir d’auditions et de rencontres d’experts du sujet, en amont du travail parlementaire législatif. Dans ce cas, nous devons réfléchir à la place des commerces de proximité dans un aménagement du territoire repensé et des relations sociales profondément modifiées par la crise sanitaire.

Qu’appelle-t-on commerce de proximité ?

Il n’existe pas de définition légale du commerce de proximité. Dans le langage courant, il est le plus souvent assimilé au petit commerce et se traduit par une boutique physique de petite ou de taille moyenne, de vente au détail, tenue par un commerçant indépendant et implantée dans une zone d’habitation[i], quelle qu’en soit la densité.

Pour l’INSEE, le commerce de proximité désigne un type de commerce spécialisé dans la vente au détail et dans lequel les consommateurs se rendent fréquemment. Il se compose de commerces du quotidien (boulangeries, boucheries, superettes, pharmacies, commerces de fruits et légumes, tabacs, etc.) implantés dans certaines rues ou quartiers commerçants des villes et dans les villages.

Selon la Confédération des commerçants de France, ces commerces de proximité seraient plus de 600 000 en France et représentaient 72 % des emplois dans le commerce en 2020.

Quelle est la situation actuelle des commerces de proximité ?

En raison de la crise liée au Covid, nombreux sont les petits commerces à avoir arrêté leur activité. Ainsi, selon une enquête de « l’échocommerces », plus de 12 000 commerçants ont fait faillite entre mars et juin 2020.

En examinant le taux de vacances commerciales des centres-villes, l’on constate que le déclin des petits commerces existait avant la pandémie, qui, à l’instar d’autres secteurs, a accentué les éléments d’une crise.

Quel lien entre commerces de proximité et démographie ?

En fonction du département, l’accès au commerce diffère. Ainsi des départements comme la Creuse, le Gers ou la Haute-Saône souffrent d’une accessibilité commerciale faible. A contrario, à Paris et ses départements limitrophes, la totalité de la population dispose d’un accès facile à tous types de commerces.

Ainsi, un habitant en zone rurale parcourt en moyenne un peu plus de 12 km pour faire les courses quand un habitant de la région parisienne n’en fait que 2. Selon l’INSEE, 59% des communes rurales n’ont plus de commerce de proximité.

Le commerce en centre-ville résiste mieux dans des villes de taille intermédiaire attractives en termes de démographie, d’emploi ou de tourisme.

L’INSEE a confirmé dans son étude de 2019 cette dévitalisation des centres villes. Ainsi, en Nouvelle-Aquitaine comme en Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes, si le nombre de commerces de proximité augmente globalement dans les villes de taille intermédiaire, il diminue dans leurs centres-villes.

Quels sont les programmes existants pour revitaliser les centres-villes ?

Pour redynamiser les villes, le programme « Action cœur de ville » a été lancé en 2018. Ce programme vise à inciter les acteurs du logement, du commerce et de l’urbanisme à réinvestir les centres-villes et à y favoriser le maintien ou l’implantation d’activités. Il fait intervenir l’État et plusieurs partenaires financeurs avec une enveloppe globale de 5 milliards d’euros d’ici 2022

Parallèlement à ce programme, le programme « Petites Villes de Demain » a été lancé le 1er octobre 2020 par Mme Jacqueline Gourault, ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales. Doté de 3 milliards d’euros sur six ans (2020-2026), il s’adresse aux villes de moins de 20 000 habitants exerçant des fonctions de centralité territoriale.

A l’issue de la mission, nous voulons pouvoir tracer une perspective de long terme, au sein de laquelle le commerce de proximité sera l’un des moteurs du vivre mieux au quotidien, en ville comme en territoire rural.

Et nous aurons probablement à répondre à une question de base, qui est de comprendre l’importance du commerce de proximité dans notre vie sociale et déterminer s’il constitue un élément structurant de l’aménagement du territoire ou s’il est simplement la conséquence de l’existence de bassins de population et des différentes pratiques de mobilités qui y sont observées.


Sandra Marsaud

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