Le Président de la République a répondu à une interview télévisée le 24 septembre dernier sur TF1 et France 2
A la fin d’une semaine où la France a été sous le feu des projecteurs avec la visite d’Etat du Roi Charles III, la venue du pape François et la coupe du monde de rugby, le Président de la République a tenu à souligner que notre pays sait accueillir le monde entier. Il a également salué l’efficacité des forces de l’ordre, dans un contexte que l’on a vu tendu samedi 23 septembre.
« Cette France qui était au rendez-vous, qui sait accueillir le monde, qui sait donner cette formidable image, c’est aussi celle que nous saurons être dans 300 jours quand il faudra accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques. »
Dérèglement climatique et planification écologique
Anticipant sur les déclarations spécifiques relatives à la planification écologique, Emmanuel Macron a non seulement rappelé que la France a tenu ses objectifs de réduction d’émission de CO2 sur les 5 années passées, mais que désormais il faut faire le même effort, en deux fois moins de temps.
Privilégiant une approche à la française, Le Président s’est attaché à rappeler les éléments concrets de mise en œuvre des engagements pris à Marseille :
- réduire de 55% nos émissions de gaz à effet de serre en 2030 ;
- 40 Mds € d’investissement massif en 2024.
Encore plus concrètement :
- La France sera le 1er grand pays à sortir du charbon d’ici 2027 avec la conversion à la biomasse des deux dernières centrales françaises au charbon ;
- Pas d’accélération sans solution : ouverture d’un leasing à 100 € par mois dès décembre pour que les ménages puissent se doter d’une voiture électrique produite en Europe ;
- Aucune interdiction (pour les chaudières à gaz notamment) tant qu’il n’y a pas de solution abordable : production d’1 million de pompes à chaleur pour que les Français puisse passer à un chauffage propre.
« C’est le défi de l’ambition juste. Je suis convaincu que nous avons un chemin qui est celui de l’écologie à la française qui n’est ni le déni […] ni la cure […]. Il y a un chemin d’écologie à la française qui est une écologie de progrès »
Les objectifs de long terme ne doivent pas occulter les difficultés du présent
Pour que les ménages puissent mieux faire face à l’inflation, la meilleure solution c’est le travail, et un travail plus rémunérateur : 2 millions d’emplois ont été créés depuis 2017, les augmentations successives du SMIC aboutissent à une hausse nette de 11% depuis un an. Pour les branches qui ont toujours un salaire minimum sous le SMIC, un débat aura lieu lors de la Conférence sociale prévue début octobre.
Mais cela ne suffira pas. Il va également falloir travailler sur les prix de l’alimentation :
C’est pour cela qu’un texte sera présenté en Conseil des ministres du mercredi 27 septembre permettant d’ouvrir de manière anticipée de nouvelles négociations commerciales avec plusieurs industriels de l’agroalimentaire.
Il est essentiel de parvenir à un accord sur les marges afin de faire baisser le prix du panier de courses des Français au plus vite.
Les carburants dont les prix flambent sont également au cœur des préoccupations. Mais pour autant, l’argument en faveur d’une baisse de taxes ne tient pas :
50% sert à payer la transition écologique, 25% va au financement de la sécurité sociale, et les 25% restant sont affectés aux Régions.
En revanche, l’Etat solidaire versera un chèque aux travailleurs les plus modestes (50% des personnes occupant un emploi) de 100 euros, pour les aider à absorber la hausse.
Et la menace de baisser le seuil de revente à perte reste en suspens, si les distributeurs ne proposent pas d’opération « prix coûtant » régulièrement. Une analyse des marges des raffineurs est également prévue, afin d’éviter le phénomène de marge abusive, et de le sanctionner le cas échéant.
La fin du quoi qu’il en coûte, mais une baisse continue des impôts des ménages
Nous devons retrouver une trajectoire saine de nos finances publiques, il en va de notre souveraineté et de notre crédibilité en Europe. Cela permet également de négocier des taux d’intérêts de notre dette de manière active, et donc d’en contrôler le poids.
Nous continuerons à baisser les impôts jusqu’à la fin du quinquennat, pour redonner du pouvoir d’achat. Le Président de la République a rappelé :
- les impôts ont été baissés de plus de 60 Mds € pour nos compatriotes ces 6 dernières années
- Suppression de la redevance télé et de la taxe d’habitation
- Création de la prime d’activité
Il a précisé d’ailleurs que les communes perçoivent la compensation à l’euro près de la taxe d’habitation. ce n’est donc pas la raison de l’augmentation de la taxe foncière, à la seule main des maires.
Politique migratoire, un sujet européen
Nos concitoyens sont également très préoccupés par les questions migratoires, en particulier depuis les drames récents survenus à Lampedusa, en Sicile.
La France prend toute sa part dans l’accueil des réfugiés mais la réponse n’est pas franco-française, il nous faut en Européens avoir une approche cohérente avec les pays d’origine et les pays de transit et ce en :
- Conditionnant notre aide aux pays d’origine et en les associant plus étroitement à ces politiques,
- définissant une politique responsable avec les pays de transit accompagnée par des experts et permettant de démanteler les passeurs, pour éviter les départs donc les drames humains.
Sur la loi immigration au niveau strictement national, le gouvernement est au travail pour mettre le système français au diapason des systèmes européens.
Concrètement : il s’agira de mettre en œuvre une politique plus efficace en réduisant les délais administratifs, protégeant mieux ceux qui sont dans le besoin et en renvoyant ceux qui ne correspondent pas à nos critères de régularisation. Concernant les métiers en tension, il n’y aura pas de droit inconditionnel à la régularisation.
Politique étrangère ; crises internationales en Afrique et au Haut-Karabakh
Au Niger, la France continue à condamner le coup d’Etat avec la plus grande fermeté.
Compte tenu de la suspension de la coopération civile et militaire et face à une dégradation de la situation sécuritaire, le chef de l’Etat a annoncé le rappel de l’ambassadeur de France et le début du retrait des militaires français.
Il sera mis fin à plus de 10 années d’action militaire française en appui à l’armée nigérienne dans ses opérations de lutte contre le terrorisme. Depuis la fin de ces collaborations au Sahel, et particulièrement de l’opération Barkhane qui était un succès, le contexte sécuritaire se dégrade rapidement.
La France soutient les efforts de la CEDEAO pour parvenir à la libération du Président BAZOUM et au retour à l’ordre constitutionnel.
Le Président de la République a enfin rappelé que la France condamne fermement le choix de l’Azerbaïdjan de recourir à la force au Haut Karabakh. La France est mobilisée : réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies le 21 septembre, renforcement de l’aide financière au CICR, surveillance des garanties données sur la sécurité et les droits des Arméniens du Karabakh.
« La France est aujourd’hui très vigilante à l’intégralité territoriale de l’Arménie. C’est cela qui se joue. Elle se tiendra toujours aux côtés du peuple arménien et du droit international »