Archive dans 24 décembre 2025

Point de situation sur la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) – 17 décembre 2025

Source : Xavier Remongin/agriculture.gouv.fr

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est une maladie animale grave, émergée en France le 29 juin dernier, menaçant l’ensemble des élevages bovins, soit 16 millions de têtes. Elle appelle à la rigueur sanitaire, à la transparence de l’information et à un accompagnement adapté.

Avec mon groupe politique, nous avons eu l’occasion d’échanger lors de plusieurs rencontres avec la ministre de l’agriculture et le Premier Ministre les jours passés. Nous continuons nos échanges avec les cabinets.

La stratégie gouvernementale pour éviter la propagation de la DNC

Face à cette crise, les décisions s’appuient sur une stratégie validée en juillet par le « Parlement du sanitaire », réunissant filières, État, scientifiques, vétérinaires et syndicats agricoles. Cette stratégie repose sur trois piliers :
Respect strict des mesures de biosécurité et restrictions de mouvements de bovins,
Abattage des foyers infectés (113 recensés dans 11 départements, tous éteints à ce jour),
Vaccination massive en zones réglementées et dans un cordon sanitaire sud-ouest étendu le 11 décembre (Aude, Haute-Garonne, Gers, Pyrénées-Atlantiques, et extensions demandées en Tarn et Hérault). À ce jour, 3 zones règlementées ont été levées pour passer en zone vaccinale.

La stratégie déployée vise à éradiquer au plus vite la maladie pour protéger l’ensemble du cheptel bovin français et la pérennité de la filière. Si l’État laissait la maladie se propager, la puissance publique serait fustigée pour son inaction face à ce fléau majeur, de ne pas avoir mis en place des mesures nécessaires et d’avoir mis en péril l’ensemble du cheptel français, soit plus de 16 millions de bovins.

L’abattement des cheptels est crucial pour éradiquer la maladie : car même les bovins apparemment sains peuvent être des réservoirs du virus, facilitant sa propagation. Par ailleurs, il n’est pas possible d’identifier avec des tests sérologiques ces bovins infectés mais qui ne présentent pas de symptôme clinique : car la circulation du virus dans le sang des animaux infectés est intermittente, c’est toute la difficulté.

De plus, une fois infectés, les bovins restent contagieux, même asymptomatiques, et peuvent transmettre le virus via les vecteurs (mouches) pendant plusieurs semaines.

Le respect des restrictions de mouvements est indispensable. Cette stratégie fonctionne, mais à l’unique condition que les règles soient respectées par tous, sans faille.

Certains sauts à grande distance du virus ne peuvent s’expliquer que par des déplacements de bovins infectés. C’est pourquoi la ministre a annoncé le 16/12 que les contrôles de police et de gendarmerie vont être considérablement renforcés afin d’éviter la propagation de la maladie à d’autres territoires.

Retours d’expérience sur la stratégie

Le retour d’expérience en Savoie et Haute-Savoie montre que l’application sérieuse des protocoles permet d’enrayer la maladie, avec reprise des élevages et naissances de veaux. La coordination entre services de l’État, vétérinaires et éleveurs s’est révélée déterminante.

Situation en Charente

En Charente, à ce stade, aucun foyer n’est recensé. Le respect scrupuleux des consignes sanitaires reste essentiel pour préserver notre territoire, loin des zones touchées comme l’Occitanie.

Les annonces du gouvernement pour lutter contre la propagation du virus et accompagner les éleveurs

La ministre de l’Agriculture a précisé une surveillance renforcée et proportionnée, adaptation des dispositifs aux réalités terrain (enseignements des premiers foyers), et dialogue continu avec les professionnels, incluant une cellule de dialogue scientifique en Occitanie.

Le Premier Ministre a annoncé lors des questions au gouvernement l’urgence d’accélérer la vaccination généralisée dans le Sud-Ouest (750 000 bovins concernés, dont 1 000 exploitations en Ariège vaccinées d’ici fin décembre), via mobilisation des vétérinaires des armées, volontaires, retraités, élèves vétérinaires, logisticiens militaires et sécurité civile (500 000 doses en cours, 400 000 supplémentaires dès le 18 décembre). Un préfet coordinateur, Pascal Sanjuan, assurera le monitoring national.

Le gouvernement active un fonds d’urgence de 10 M€ pour petits élevages, exonérations fiscales/sociales, indemnisations intégrales (6 M€ versés, coûts vaccination pris en charge à 20 M€), défiscalisation/désocialisation, accompagnement psychologique, et priorité au repeuplement avec génisses de haute valeur génétique. À l’échelle européenne, la France négocie avec Italie, Espagne et Commission pour les exports de bovins vaccinés.

Dans ce contexte, je réaffirme mon soutien constant aux éleveurs. Il n’est ni utile ni responsable d’entrer dans des logiques d’alliances de circonstances ou d’une politisation excessive d’un sujet sanitaire et agricole. La priorité reste l’écoute des professionnels, des solutions pragmatiques et la protection durable de nos élevages. C’est dans cet esprit de responsabilité, de calme et de travail collectif que je continuerai d’agir.

Adoption de la Loi de la sécurité sociale pour 2026 : le compromis à l’Assemblée nationale est possible !

Pour la première fois depuis 2022, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) a été adopté sans recours à l’article 49-3. Ce vote, acquis au terme de longues semaines de débats et de négociations entre les socialistes, les écologistes et la droite républicaine, marque un moment important pour notre système de protection sociale.

Ce texte fixe les grandes orientations de notre Sécurité sociale pour l’année 2026. Il garantit le financement de l’Assurance maladie, des retraites, de la branche famille et de la prise en charge de la perte d’autonomie, tout en poursuivant l’effort de redressement des comptes sociaux et de protection des plus fragiles.

Des mesures pour les retraites, la santé et le pouvoir d’achat :

– La suspension de la réforme des retraites jusqu’en 2027, afin de rouvrir un espace de dialogue sur l’avenir de notre système.
– Amélioration de la retraite des femmes ayant eu des enfants (deux trimestres de majoration de durée d’assurance pour enfants pourront être pris en compte dans le dispositif du départ anticipé pour carrière longue ; trimestre de bonification pour les femmes fonctionnaires ou militaires pour chacun de leurs enfants).
– Le relèvement de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) à 3,1% en 2026, soit 274,4 milliards d’euros, contre 1,6% dans le projet initial, pour mieux financer l’hôpital, les soins de ville et la santé mentale.
– L’abandon du gel des prestations sociales initialement envisagé par le gouvernement, préservant l’indexation sur l’inflation et donc le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes et des retraités.
– Une hausse des dépenses pour la branche famille, avec un objectif porté à 59,7 milliards d’euros, afin de mieux soutenir les parents, la petite enfance et les politiques familiales.
– Le retour de l’exonération des cotisations sociales salariales sur la rémunération des apprentis, pour encourager l’apprentissage et faciliter l’insertion professionnelle des jeunes.
– Des ajustements en faveur d’une plus grande justice sociale dans l’application de la CSG sur les pensions et certaines allocations, afin de renforcer la progressivité des contributions.

De nouveaux droits pour les familles et une meilleure prise en charge de la dépendance :

– La création d’un nouveau congé de naissance, d’une durée pouvant aller jusqu’à deux mois, mieux indemnisé et plus flexible dans son utilisation, pour permettre aux parents de mieux concilier arrivée d’un enfant et vie professionnelle.
– Un renforcement des moyens consacrés à la perte d’autonomie, avec des financements supplémentaires pour les établissements médico-sociaux, les EHPAD et les structures accompagnant le handicap, afin d’améliorer la qualité de l’accompagnement et les conditions de travail des professionnels.

Ces mesures s’inscrivent dans une volonté de mieux répondre au vieillissement de la population, de soutenir les aidants et de garantir la dignité de chacune et chacun à chaque étape de la vie.

La santé de proximité et l’encadrement de certaines dépenses :

Le texte porte également des orientations structurantes pour notre système de soins :
– Le développement d’un réseau de structures de santé de proximité, pour améliorer l’accès aux soins, lutter contre les déserts médicaux et favoriser le travail en équipe des professionnels de santé.
– Un encadrement plus strict de certains dispositifs, comme les arrêts maladie, afin de mieux maîtriser les dépenses tout en préservant le droit des patients à être protégés lorsqu’ils sont malades.

En conclusion : donner de la visibilité à tous les acteurs de la protection sociale

Malgré les désaccords entre l’Assemblée nationale et le Sénat, l’adoption définitive de ce PLFSS permet d’apporter enfin de la visibilité à nos assurés sociaux, à nos hôpitaux, à nos professionnels de santé, aux établissements médico-sociaux et à l’ensemble des acteurs de la protection sociale pour 2026.

Le texte doit désormais franchir l’étape du contrôle constitutionnel avant sa promulgation. Il constitue d’ores et déjà un budget de compromis, mais aussi un budget de protection et de justice sociale, qui traduit des avancées concrètes pour les familles, les retraités, les jeunes et les plus fragiles.

Sainte-Barbe : la Nation rend un hommage à ses sapeurs-pompiers

Passation de commandement au CIS de Barbezieux – 17/05/2025

À l’occasion des célébrations de la Sainte-Barbe, fête traditionnelle des sapeurs-pompiers, la Nation rendra hommage dans quelques jours à celles et ceux qui protègent quotidiennement la population, souvent au péril de leur vie.  L’occasion de rappeler l’engagement exceptionnel des pompiers professionnels et volontaires, notamment face aux feux de forêt qui ont marqué l’été, détruisant près de 35 600 hectares dans tout le pays, y compris en Charente. Beaucoup ont également été déployés en renfort dans les départements les plus touchés. « Cette solidarité fait la fierté de la France ».

Les volontaires, pilier des secours en France

Les sapeurs-pompiers volontaires représentent 80 % des effectifs et se trouvent en première ligne lors des 4,8 millions d’interventions annuelles des services d’incendie et de secours. Leur engagement repose sur une disponibilité précieuse, un sens profond du devoir envers leur territoire et une exposition permanente au danger.
La condamnation des agressions visant les sapeurs-pompiers est réaffirmée avec force : « Ces actes doivent être sévèrement sanctionnés. »

Afin de renforcer la reconnaissance de cet engagement, la réforme des retraites adoptée en 2023 a introduit l’attribution de trimestres supplémentaires aux volontaires : un trimestre après quinze ans de service, puis un autre tous les cinq ans, dans la limite de trois trimestres. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, s’est engagé à une entrée en vigueur au 1er janvier 2026. Le décret d’application, confirmé par le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, doit être publié prochainement. Une mesure destinée à mieux fidéliser les volontaires sur la durée.

Renforcer les moyens des services d’incendie et de secours

Le renforcement des capacités des Services d’Incendie et de Secours (SIS) reste une priorité, à travers la mise en œuvre des conclusions du Beauvau de la sécurité civile. L’objectif : plus de moyens humains, davantage de matériel, et une meilleure reconnaissance de l’engagement des pompiers.
Des avancées importantes ont déjà été réalisées, notamment grâce à la loi Matras et à la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur. Celles-ci ont permis de moderniser les structures, de soutenir le modèle du volontariat et de renforcer les formations au sein de l’École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers.

Les derniers budgets ont également conduit à la revalorisation de l’indemnité horaire de base, au doublement de la nouvelle prestation de fidélisation et de reconnaissance désormais fixée à 1 024 € pour vingt ans de service ainsi qu’au renouvellement de la flotte d’hélicoptères et d’avions bombardiers d’eau.

Retour sur les discussions budgétaires autour du projet de loi de finances 2026

Au terme de plusieurs semaines d’examens et de débats intenses, j’ai choisi de m’abstenir lors du vote sur le projet de loi de finances pour 2026. En effet, le poids des taxes et impôts supplémentaires, estimé à près de 40 milliards d’euros, comporte de nombreuses mesures jugées soit inapplicables soit inconstitutionnelles, ce qui représenterait un risque majeur pour l’économie française et l’emploi. 

Le projet, rejeté en première lecture, retourne donc au Sénat, et reviendra ensuite pour une deuxième lecture à l’Assemblée nationale. Ces semaines de débats ont permis d’éclairer plusieurs thématiques clés et nous souhaitons que la copie finale qui soit votée représente un juste compromis avec l’ensemble des groupes politiques de l’Assemblée nationale et notamment avec le PS. 

Taxation des grandes fortunes et patrimoine productif

La fameuse « taxe Zucman », qui vise à imposer les grandes fortunes et le patrimoine productif (notamment les entreprises et usines), reste au cœur des débats. Son rendement estimé varie fortement : Gabriel Zucman l’évalue entre 20 et 25 milliards d’euros annuels, tandis que des économistes plus prudents, comme Philippe Aghion (prix Nobel d’économie 2025), l’estiment à environ 5 milliards, tenant compte des comportements d’évitement fiscal et d’exil. Cette taxe pourrait fragiliser le capital des entreprises, forçant des ventes d’actions et mettant en danger leur compétitivité et les emplois en France. Malgré une version « allégée » proposée par le Parti socialiste (surnommée « Zucman light »), l’Assemblée nationale a rejeté ces amendements liés à la taxe Zucman, préférant une solution plus prudente.

Réformes fiscales sur la transmission et la fiscalité « des plus aisés »

Le pacte Dutreil, facilitant la transmission des entreprises familiales, a été préservé mais encadré, ce compromis protégeant PME et ETI tout en augmentant la justice fiscale. La Contribution Différentielle sur les Hauts Revenus (CDHR) est prolongée, maintenant un impôt minimal de 20% pour les revenus supérieurs à 250 000 euros. L’impôt sur la fortune immobilière est transformé en impôt sur la fortune improductive, ciblant les avoirs non investis dans la création de valeur. Une nouvelle taxe sur les holdings patrimoniales a été instaurée avec un taux de 2% sur les actifs non professionnels supérieurs à 5 millions d’euros, avec un rendement espéré d’environ 900 millions d’euros.

Taxation des entreprises et évolution numérique

Le doublement de la « taxe GAFAM » applicable aux grandes entreprises numériques a été voté, augmentant son taux de 3% à 6% et concentrant l’assiette sur les entreprises ayant un chiffre d’affaires à partir de 2 milliards d’euros, contre 750 millions auparavant. Cette mesure vise à mieux taxer les géants du numérique traditionnellement peu imposés. Par ailleurs, la surtaxe exceptionnelle sur les grandes entreprises, mise en place en 2025, est prolongée avec des taux adaptés afin de préserver compétitivité et finances publiques. La taxation des bénéfices des multinationales selon leur activité réelle en France a également été adoptée, garantissant un effort fiscal plus juste.

Mesures pour les ménages 

Concernant les ménages, les députés ont également voté l’indexation du barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation, mesure de justice fiscale soutenue par le groupe EPR pour ne pas voir l’impôt augmenter pour les plus petites tranches. Elle protège le pouvoir d’achat des ménages et renforce la crédibilité du budget.

Mesures concernant les questions plus locales pour lesquelles vous m’avez interpellée

Pour ce qui est du financement des Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) et des Chambres des Métiers et de l’Artisanat (CMA), j’ai porté avec mes collègues des amendements essentiels afin de maintenir les ressources qui leur sont affectées. Ces structures sont indispensables pour accompagner les entreprises et soutenir l’économie de nos territoires.

Concernant les structures d’insertion, comme les Missions Locales et les dispositifs d’Insertion par l’Activité Économique (IAE), j’ai également défendu avec mes collègues le maintien des crédits indispensables à leur fonctionnement. Ces dispositifs font un travail vital d’accompagnement des personnes éloignées de l’emploi et fragilisées socialement. Leur action au plus près des territoires, notamment en zones rurales ou quartiers prioritaires, est indispensable pour favoriser une insertion professionnelle durable.

Sur la contribution à l’entretien et à l’éducation des enfants (CEE), un amendement a modifié son régime fiscal en défiscalisant la personne qui reçoit la contribution et en imposant celle qui la verse. Cette réforme soulève cependant des questions importantes d’équité entre parents, ainsi que sur la prévisibilité fiscale. Je reste attentive aux impacts de cette mesure et souhaite un suivi précis pour en évaluer les effets.Crédits d’impôts recherche, nous avons défendu le CIR pour aller contre les amendements, qui visaient à réduire la portée des amendements. 

Par ailleurs, j’ai vigoureusement défendu le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) contre les amendements visant à en réduire la portée. Ce dispositif est essentiel pour soutenir l’innovation et la compétitivité des entreprises françaises sur le plan technologique et scientifique. Maintenir le CIR est, selon moi, une priorité pour préserver notre dynamisme économique.

Ainsi, ce projet de loi de finances n’est pas pour moi un renoncement, mais au contraire une démonstration de responsabilité politique. J’ai voulu porter la volonté d’un compromis pragmatique au sein de l’Assemblée nationale. Je reste convaincue que la poursuite du dialogue et de la négociation est essentielle pour que la version finale du budget concilie justice sociale, transition écologique et compétitivité économique, en particulier à travers un compromis avec le Parti socialiste.

Le rejet du texte en première lecture par l’Assemblée nationale montre bien que le projet initial du gouvernement devra encore être ajusté lors de son examen prochain au Sénat, puis lors de la seconde lecture à l’Assemblée nationale

Modification de l’arrêté du 4 octobre 2010 : une avancée pour la filière cognac

La filière cognac traverse une période de crise. Dans ce contexte, les contraintes réglementaires imposées aux installations de stockage représentaient, ces dernières années, une source d’inquiétude importante pour les acteurs de la filière. L’arrêté ministériel du 4 octobre 2010, qui régissait les prescriptions techniques applicables aux chais, avait en effet été profondément durci en 2022 suite à l’incendie de l’usine Lubrizol, rendant la majorité du parc existant non conforme.

Avant cette modification, les arrêtés préfectoraux de 2016 et 2017 permettaient d’adapter les obligations nationales aux réalités locales. Ils prévoyaient notamment :

  • une mise en rétention limitée à 50 % du volume stocké
  • une étanchéité exigée uniquement sur 50 % du volume

Mais en 2022, la révision de l’article 26 bis a imposé des prescriptions beaucoup plus lourdes :

  • rétention déportée et étanche de la totalité du volume stocké 
  • procédure d’extinction en sortie, pour éviter la propagation de liquides enflammés 
  • rétention étanche obligatoire sur 100 % du volume

Près de 90 % des chais situés en Charente et en Charente-Maritime se sont alors retrouvés en situation de non-conformité.

Les conséquences sur le territoire étaient considérables :

  • surfaces artificialisées multipliées par trois pour intégrer noues et bassins de rétention 
  • difficulté, voire impossibilité, de trouver du foncier disponible 
  • suppression des sols en terre battue 
  • explosion des coûts, révision générale des devis, retards de chantiers 
  • pressions accrues alors que le niveau de production nécessitait un stockage supplémentaire

Une mobilisation constante pour une solution équilibrée

Alertée, nous avons mené avec la filière un travail collectif, et j’ai relayé auprès du Gouvernement et des ministères concernés les inquiétudes. Les échanges nourris avec les acteurs du territoire et la préfecture de la Charente ont permis de démontrer qu’un ajustement du cadre réglementaire était indispensable pour concilier sécurité des installations et soutenabilité économique.

Une modification de l’arrêté enfin obtenue

Le Gouvernement vient d’acter une modification de l’arrêté de 2010. Cette évolution ouvre désormais la possibilité pour les préfets d’autoriser des aménagements adaptés, après avis des services départementaux d’incendie et de secours.

Plusieurs avancées majeures répondent directement aux demandes formulées :

  • Création d’un article 26 ter, apportant une définition précisée et clarifiée du chai.
  • Limitation du champ d’application de l’article 26 bis aux seules parties nouvelles, permettant de ne pas imposer rétroactivement des contraintes techniques inatteignables pour les installations existantes.
  • Possibilité d’apprécier localement les prescriptions les plus complexes afin d’adapter les exigences aux réalités du terrain.

Un signal fort 

Cette révision constitue une avancée significative pour l’ensemble du bassin cognaçais. Elle traduit une prise en compte réelle des besoins d’un territoire où la filière cognac représente un pilier économique, social et culturel.

Je me félicite que les préoccupations de la filière aient été entendues et que ce travail collectif, mené avec constance et responsabilité, ait permis d’aboutir à une solution équilibrée.

Première partie du budget 2026 : ma position de vote

Dans la nuit du 21 au 22 novembre 2025, je me suis abstenue avec une majorité de mon groupe EPR – et du groupe MoDem – en première lecture sur la partie « recettes » du budget.

Un peu avant le vote, nous nous nous sommes concertés avec les collègues de mon groupe en salle Colbert. Nos échanges, nous ont permis d’examiner l’ensemble des arguments avant de prendre notre décision.

Alors que nombre de nos concitoyens peinent à comprendre les positions et les résultats des scrutins depuis plusieurs semaines, nous avons refusé d’associer nos voix à celles qui cherchent la déstabilisation, voire le chaos.

Car personne n’a de majorité. 

Depuis un mois et demi, nous avons suivi la voix de compromis proposée par le Premier Ministre, qui a annoncé ne pas utiliser de « 49.3 » et laisser le Parlement souverain sur le budget. 

D’ailleurs dans leurs explications de vote, la plupart des groupes politiques a souligné la qualité des débats, nourris et argumentés de part et d’autre.

Nous avons voulu montrer par notre vote que nous tendions toujours la main pour qu’à la fin, la France ait un budget, quand bien même tout ne nous convenait pas, notamment sur le poids des taxes et impôts que ce texte comportait. 

Car en effet nous avons analysé que certaines dispositions votées, représentant près de 40 milliards d’euros, seraient inapplicables ou inconstitutionnelles et auraient des conséquences dramatiques pour nos entreprises et nos emplois :

1. Mesures catastrophiques pour l’économie et l’emploi

  • Taxe sur les entreprises françaises multinationales : 26 Md€
  • Taxe sur les surdividendes : 4 Md€
  • Triplement du taux de la taxe sur les rachats d’actions : 0,6 Md€
  • Élargissement de l’impôt minimum mondial (Pilier 2 de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques)
  • Suppression de la réduction d’Impôt sur le Revenu pour investissement dans les Petites et Moyennes Entreprises, dispositif Madelin : 0,1 Md€ – IR-PME : réduction d’Impôt sur le Revenu pour investissement dans les Petites et Moyennes Entreprises, dispositif Madelin

Soit plus de 30 Md€ de mesures votées par le RN avec le soutien de LFI, destinées à écraser nos entreprises, petites et grandes, et donc à menacer nos emplois.

2. Mesures lourdes mais corrigibles en seconde lecture

D’autres dispositions, bien que problématiques, peuvent encore être amendées :

  • Taxation du patrimoine en assurance-vie : 1,5 Md€
  • Augmentation de la taxe sur les transactions financières
  • Élargissement significatif de l’exit tax
  • Modulation de la base de Contribution au Développement du Logement Social, dispositif Barnier : 0,5 Md€

3. Mesures issues de compromis politiques

Certaines mesures défavorables résultent de compromis, notamment avec le PS, et pourraient devoir être conservées pour finaliser le budget :

  • Surtaxe de l’Impôt sur les Sociétés : 6 Md€
  • Reconduction CDHR Barnier : 1,5 Md€
  • Plafonnement du crédit d’impôt service à la personne (CISAP) : 0,1 Md€
  • Taxe holding recentrée : 0,1 Md€

4. Les succès de notre groupe

Malgré ces difficultés, notre groupe a marqué ce budget de son empreinte et obtenu plusieurs victoires majeures :

  • Repoussé la taxe Zucman et toute taxation des biens professionnels
  • Repoussé la hausse de l’IR sur ceux qui travaillent
  • Recentré la taxe holding pour éviter tout impact négatif
  • Préservé le Crédit d’Impôt Recherche et même élargi à l’IA
  • Préservé le pacte Dutreil – dispositif de transmission d’entreprise à avantage fiscal
  • Préservé le dispositif JEI (Jeunes Entreprises Innovantes)
  • Repoussé les hausses de charges sur le travail, les apprentis, les jeunes entreprises innovantes et les compléments de salaires (PLFSS)

Toutes ces victoires n’auraient pas été possibles sans notre mobilisation et notre action déterminée.

Enfin, un vote « contre » empêchait de débattre de la partie « dépenses », qui ne sera donc pas analysée. Tous ceux qui m’ont sollicitée sur ce sujet savent de quoi il est question.

Nous restons donc dans le compromis pour la seconde lecture et le vote final. Pour voter un budget pour la France.

Budget de la sécurité sociale pour 2026

Les dispositions de la Constitution –⁠ article 47-1 – et de la loi organique –⁠ article L.O. 111-7 du code de la sécurité sociale – prévoient que l’Assemblée nationale doit se prononcer, en première lecture, dans un délai de vingt jours après le dépôt du projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Le délai ayant expiré mercredi 12 novembre 2025 à minuit, l’examen du texte a pris fin sans que l’Assemblée nationale ait émis de vote en première lecture sur l’ensemble du projet de loi.
Le texte, dans sa version amendée, a été transmis au Sénat pour la suite de la procédure parlementaire.

Voici les principales mesures qui ont été adoptées :

1) Mesures relatives à la réforme des retraites

Suspension de la réforme des retraites : la mise en œuvre du relèvement de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans est suspendue. L’âge est pour l’heure figé à 62 ans et 9 mois, et l’accélération de l’allongement de la durée de cotisation (actuellement fixée à 170 trimestres) est mise en pause.
Trois mesures en faveur des pensions de retraite des femmes ayant eu des enfants, adoptées à l’unanimité :

  • Deux trimestres de majoration de durée d’assurance (MDA) pour enfants pourront désormais être pris en compte dans le dispositif de départ anticipé pour carrière longue. Applicable à partir de septembre 2026, cette mesure pourrait bénéficier à environ 3 % des femmes nées en 1970, mères d’au moins un enfant.
  • À partir de 2026, le calcul de la retraite de base pour les femmes ayant eu des enfants se fera sur les 24 meilleures années (pour un enfant) ou sur les 23 meilleures années (pour deux enfants ou plus), au lieu des 25 années actuellement prises en compte.
  • Les fonctionnaires mères d’enfants nés à partir de 2004 bénéficieront d’un trimestre de bonification par enfant.

2) Mesures concernant les particuliers

Dégel du barème de la CSG pour les retraités : alors que le gouvernement proposait de geler le barème pour 2026, l’Assemblée a adopté le maintien de son indexation sur l’inflation, notre groupe politique était contre dans un souci de respect de l’équilibre des finances publiques.
Hausse de la CSG sur les revenus du patrimoine : votée dans un esprit de consensus avec les groupes de gauche.
Exonération des cotisations pour les apprentis : les apprentis conservent leur exonération partielle de cotisations salariales (applicable sur la part de rémunération inférieure ou égale à 50 % du Smic pour les contrats conclus depuis mars 2025, et à 79 % pour ceux signés auparavant). Le gouvernement proposait de supprimer cette exonération pour les nouveaux contrats, mais son maintien a été voté à une très large majorité.
Exonération des aides aux crédits immobiliers accordées aux salariés : les entreprises qui participent au financement des intérêts d’emprunt de leurs salariés bénéficieront d’un régime favorable pour les primo-accédants. Ces aides seront exonérées de cotisations sociales, hors CSG-CRDS et forfait social de 20 %, dans la limite d’environ 3 800 euros.
Rejet du gel des prestations sociales : le gouvernement souhaitait instaurer, pour 2026, une « année blanche » concernant la revalorisation des pensions et prestations sociales (retraites, allocations familiales, RSA, AAH, ASPA, AEEH, AJPA, etc.). Nous avons voté contre cette mesure, estimant qu’elle ne garantissait pas un équilibre équitable des finances publiques.

3) Mesures liées à la santé et à l’alimentation

Création d’un réseau de “Maisons France Santé” : pour renforcer l’accès aux soins dans les territoires isolés, le gouvernement a proposé la mise en place d’un nouveau réseau national. Ce dispositif, présenté comme un « véritable choc d’accès aux soins », s’appuiera sur des structures existantes (maisons de santé, centres de santé, pharmacies) et offrira un soutien d’environ 50 000 euros aux structures remplissant certaines conditions : absence de dépassement d’honoraires, accueil pluriprofessionnel, prise en charge sous 48 heures et à moins de 30 minutes du domicile du patient.
Consultation “360 degrés” pour les femmes de 45 à 65 ans : un amendement gouvernemental prévoit la prise en charge, par l’Assurance-maladie, d’une consultation longue intégrant un suivi gynécologique, cardiovasculaire et ostéo-articulaire, destinée à repérer les risques liés à la ménopause. Cette mesure a été adoptée à près de 99 % des suffrages.
Obligation du Nutri-Score : jusque-là facultatif, l’étiquetage nutritionnel Nutri-Score devient obligatoire. Les entreprises refusant de l’appliquer s’exposeront à une taxe de 5 % sur leur chiffre d’affaires. Un sous-amendement porté par le député Jean-François Rousset (Renaissance) prévoit toutefois une exemption pour les produits bénéficiant d’un label AOP, AOC ou IGP. Proposée par les groupes insoumis, socialiste et écologiste, la mesure a été adoptée à main levée, malgré l’opposition du gouvernement, qui soulevait un risque d’incompatibilité avec le droit européen.

Le texte, dans sa version amendée, a été transmis au Sénat pour la suite de la procédure parlementaire.

Examen de la pétition contre la loi Duplomb

Mercredi 5 novembre, en Commission des affaires économiques, nous avons examiné la pétition contre la loi dite « Duplomb », signée cet été par plus de deux millions de Français.

Conformément aux articles 147 et 148 du Règlement de l’Assemblée nationale, cette pétition ayant recueilli plus de 500 000 signatures a été renvoyée à la Commission des affaires économiques pour examen.
Ce dispositif, prévu par la Constitution et encadré par la loi organique, permet aux citoyens de saisir le Parlement sur des sujets d’intérêt général afin d’ouvrir un débat. Il ne conduit pas à un nouveau vote sur le texte.
Cet examen a permis d’entendre les différentes positions exprimées autour d’un texte qui suscite de vives inquiétudes chez certains citoyens.

J’ai rappelé la nécessité d’un débat fondé sur des faits scientifiques solides. La présidente de la Société française de lutte contre les cancers de l’enfant, Virginie Gandemer, nous rappelle que :
« Il faut bien comprendre que les cancers de l’enfant n’ont rien à voir avec les cancers de l’adulte. À tous les niveaux : ils n’ont pas la même épidémiologie, pas la même physiopathologie, leurs causes sont différentes (…). Cette façon de parler des cancers et d’y inclure les cancers de l’enfant pour faire plus de buzz et provoquer l’émotion est insupportable. »
« Laissez croire que leur cadre de vie (celui des parents) serait directement en cause, et qu’il y aurait une sorte de complot national pour dissimuler la nocivité de produits connus présents dans l’environnement et responsables du cancer de leurs enfants, est non seulement faux mais également cruel. »

Un rappel essentiel : la lutte contre les cancers pédiatriques exige rigueur, vérité et responsabilité.
Nos débats publics doivent rester guidés par la science et le respect des personnes concernées, non par des arguments de buzz destinés à influencer l’opinion.
Nos débats méritent mieux.

La suite de la procédure prévoit désormais que la Conférence des présidents se prononce sur l’opportunité d’inscrire cette pétition à l’ordre du jour de l’hémicycle pour un débat public.

Retrouvez mon intervention en commission en cliquant ici.
Ainsi que l’interview de la Professeure Virginie Gandemer, présidente de la Société Française de Lutte contre les Cancers et les Leucémies de l’Enfant et de l’Adolescent, parue dans le journal “Le Point” ici.